Au Nom de DIEU, Le Clément, Le Miséricordieux, DIEU Le Très Haut dit dans Son Noble Coran : « DIEU ne veut qu’écarter de vous la souillure, ô Gens de la Famille, et vous purifier totalement. » (Coran XXXIII, 33)
Le 25 Shawwal est le jour anniversaire du martyre de l’Imam Ja'far as-Sâdiq (as) le sixième Imam descendant du Prophète (PBDLF), un grand personnage qui du fait de ses immenses connaissances dans le domaine scientifique était très connu de toutes les écoles islamiques. Il était principalement connu sous le diminutif d’Al-Sâdiq (Le véridique), parce qu’il n’avait jamais rien dit d’autre que la vérité et parce que tout ce qu'il enseignait aux gens était vrai et exact. Il est né à Médine en l'an 83 de l'Hégire lunaire (81 de l’Hégire solaire/ 702 de l’ère chrétienne) et a rendu son dernier souffle en l'an 148. Son époque se situe entre la fin de la dynastie des Omeyyades et le début du Califat Abbasside. Il était l’Imam de son temps, et c’est lui qui a rempli le monde de science et de culture, à tel point que les penseurs, les chercheurs et les savants continuent jusqu’à nos jours à lire ses œuvres et à profiter de ses connaissances. Lorsque l’on se penche sur l’Œuvre de l’Imam as-Sâdiq (as), aucune question parmi les questions de l’Islam, qu’elle soit relative à la doctrine, à la loi, à la philosophie, à la morale ou à l’ouverture envers Dieu, ni aucune des perspectives spirituelles qui portent l’homme à s’incliner devant son Seigneur n’existent sans que l’Imam as-Sâdiq (as) n’ait donné à son propos une recommandation, ou n’en ait exprimé la nature. Il a joué un rôle très important dans la transmission familiale de la Tradition (Sunna) du cher Prophète (PBDLF). Cet Imam qui était extrêmement accessible à tous les hommes musulmans et non-musulmans a porté l’Islam à bras le corps pour l’introduire dans la raison de l’être humain afin de lui donner par l’Islam une explication rationnelle à toute chose, dans son cœur afin de l’ouvrir par l’Islam, et dans sa vie afin de l’orienter vers l’Islam. Son rôle était de diffuser à travers la récitation et l’interprétation l’Islam tel que le transmet le Coran, en répandant sa lumière sur la raison des hommes et sur leur cœur.
Il a instruit plusieurs savants tels que Zarârah, Muhammad Ibn Muslim… et Djâbir ibn Hayân l'Alchimiste, dans les différents domaines des sciences spéculatives et traditionnelles (Aqli' wa Naqli). Certains savants sunnites importants comme Sufyân al Thawri, Abû Hanifah le fondateur de l'école hanafite, Malik ibn Anas le fondateur de l'école Malikite, Qâdi Sukûni, Qâdï Abu Al -Bakhtari, et bien d'autres encore, ont eu l’honneur de faire partie de ses étudiants.
L’Imam Mâlik Ibn Anas le chef de fil de l’école malikite a dit : « Aucun œil n’a vu, aucune oreille n’a entendu et aucun cœur d’homme n’a imaginé quelqu’un dont l’existence en matière de vertu, de science, de dévotion et de piété soit meilleure que celle de Ja'far Ibn Muhammad ».
Recueillons ensemble quelques paroles de l’Imâm as-Sâdiq (as) concernant le problème de l’Ethique : « Trois personnes sont les plus proches de Dieu, à Lui la Grandeur et la Gloire, jusqu’à la fin du Jugement dernier. Le premier c’est celui qui étant puissant ne laisse pas sa colère le pousser à traiter injustement ceux qui sont moins puissants que lui. Le deuxième c’est celui qui lorsqu’il est invité à juger entre deux hommes le fait sans prendre parti ni pour l’un ni pour l’autre, ne serait-ce que de la quantité d’un grain d’orge. Et le troisième est celui qui dit la vérité, que ce soit dans son intérêt ou contre son intérêt. »
Et ceci conformément à l’enseignement de DIEU lorsqu’Il dit : « Vous qui croyez, assumez l’équité, témoignez de DIEU, fût-ce à l’encontre de vous-mêmes » (Coran IV, 135).
Dans un autre hadith : « Ne veux-tu pas que je te dise quelle est la chose la plus difficile que DIEU ait imposée à Ses créatures ? Que tu te juges toi-même pour rendre justice aux autres, que tu traites ton frère de la même manière que tu te traites toi-même, et que tu te rappelles de DIEU en toutes circonstances. Certes je dis : " Louange à DIEU, il n’y a pas de DIEU autre que DIEU et DIEU est Le Plus Grand " ; mais bien que ce que je dise soit vrai, c’est le fait de se rappeler de DIEU en toutes circonstances qui reste la chose la plus importante car cela exige de nous de la volonté et de la piété. »
L’Imâm as-Sâdiq (as) a dit : « DIEU révéla à Adam (as) : « Je vais rassembler pour toi les mots en quatre. » Il répondit : « Lesquels ? » DIEU lui dit alors : « Un mot pour Moi, un mot pour toi, un mot entre Moi et toi, et un mot entre toi et les gens. » Adam répondit : « Seigneur, explique-Toi ! » Alors DIEU dit : « Le mot qui est pour Moi c’est que tu M’adores sans rien M’associer. Le mot qui est pour toi c’est que Je te récompense pour ton action au moment où tu auras le plus besoin de Moi. Le mot qui est entre Moi et toi c’est que tu m’évoques et Moi Je te réponds. Quant au mot qui est entre toi et les gens c’est que tu acceptes pour les autres ce que tu acceptes pour toi-même, et que tu détestes pour eux ce que tu détestes pour toi-même. »
L’Imâm as-Sâdiq (as) a donné au verset coranique suivant : « La puissance est à DIEU, à Son Messager et aux croyants » (Coran LXIII, 8 AL-MUNĀFIQŪN (LES HYPOCRITES), l’interprétation suivante : « DIEU a donné au croyant la liberté d’agir dans toutes ses affaires, mais Il ne lui a pas donné la liberté d’être humilié. Sois donc glorieux et tenace devant les défis et devant tous les oppresseurs. »
L’Imâm (as) a dit dans une autre Tradition qui lui est attribuée : « Le croyant est plus résistant que la montagne. La montagne peut être amoindrie par les pioches, mais rien ne peut amoindrir la foi du croyant. »
Après cela l’Imâm (as) a demandé aux croyants de craindre DIEU dans toutes leurs affaires. Il a dit s’agissant de cela : « Crains DIEU comme si tu Le voyais. Car si tu ne Le vois pas Lui te voit. S’il t’arrivait de penser qu’Il ne te voit pas, tu tomberais alors dans la mécréance. Et si tu penses qu’Il te voit et que malgré cela tu osais Lui désobéir, tu serais alors le plus faible parmi tous ceux qui te regardent ».
Ces paroles de l’Imâm Ja'far as-Sâdiq (as) éclairent la raison, ouvrent les cœurs, dirigent l’homme sur la bonne voie et construisent pour les Musulmans une société empreinte de justice et d’humanisme.
Le calife abbasside Abû Ja’far al-Mansûr a demandé à l’Imâm as-Sâdiq (as) : « Pourquoi ne me crains-tu pas comme me craignent tous les autres ? » L’Imâm (as) lui a répondu : « Tu ne possèdes rien dont j’ai besoin. Celui qui recherche l’autre monde ne te suivra pas. Tu es suivi par ceux qui recherchent ce monde-ci ; et moi, je ne veux rien de ton monde. » Le calife Abbasside a fini par empoisonner l’Imam (as) le 25 Shawwal 148 de l'Hégire lunaire (Le 25 Azar 144 de l’Hégire solaire/ Le 18 décembre 745 de l’ère chrétienne), par peur d’une hypothétique perte de son pouvoir de calife.