« L'Union européenne est dans une situation particulière et le chancelier autrichien est actuellement le président tournante de l'UE et ce qui est important actuellement pour l'Europe, c'est que le monde est en train de changer et nous nous sommes trouvés dans un état complètement nouveau dont nous devons en réagir », a ajouté M. Fasslabend lors d’une réunion avec le chef du Conseil stratégique de la politique étrangère d’Iran, Kamal Kharrazi.
« L’Europe suit les États-Unis depuis des années et, actuellement, le président américain Donald Trump a fait entrer un nouvel élément dans les relations internationales qui affaiblit la position de l’Europe, alors nous avons besoin de plus d’activités dans le domaine économique », a réitéré M. Fasslabend.
« L'UE a deux priorités, dont l'une est l'euro, qui doit être renforcée. Nous avons constaté à quel point les Européens sont dépendants au dollar américain dans leurs relations commerciales avec l'Iran, ce qui est l'un des points faibles. Il y a toujours eu une rivalité entre l'Europe et les Etats-Unis et après la présentation de l'euro, la concurrence a également commencé et les Américains ont cherché un moyen d’affaiblir l'euro », a-t-il continué.
« Nous devons réduire notre dépendance. En 2008, nous étions très dépendants des institutions financières américaines ce qui nous a affecté et tous les pays ont eu une crise financière. Depuis, nous avons décidé d'être indépendants », a précisé le président de l'Institut autrichien pour la politique européenne et la sécurité.
«A Vienne, dans les relations avec Téhéran, nous avons le plus d’intérêts à maintenir le PGAC (l’accord nucléaire iranien ou Plan global d’action conjoint), car c’est en Autriche qu’a été signé le PGAC et nous avons accueilli les négociateurs donc nous le soutenons car c'est le meilleur moyen de résoudre les problèmes de sécurité à l’avenir », a ajouté M. Fasslabend.
« Pour moi, il est incompréhensible que comment un pays voudrait sortir d’un traité conclus entre les cinq membres du Conseil de sécurité plus l'Allemagne et l'Iran. Lorsque les plus grandes puissances du monde signent un accord, il ne s’agit pas d’une simple signature sur papier et l’Agence internationale de l’Energie atomique (AIEA) peut effectuer ses propres inspections », a souligné ce responsable autrichien.
« Les Européens tentent de créer un mécanisme permettant aux entreprises européennes d’avoir des relations avec l’Iran. J’espère que l’Europe pourra le faire. Il existe des signaux très bons et forts et nous devons trouver une solution afin d’avoir une commerce efficace avec l'Iran. C'est également important pour l’UE et elle ne veut pas rater cette occasion », a précisé M. Fasslabend à propos du mécanisme financier européen pour l'Iran.
isna