Un ou deux jours après l’installation de l’Imam à Neauphle-le-château, ses proches et ses compagnons l’ont rejoint progressivement. Le feu Hajj Mahdi Eshraqi, très vite s’est rendu à Neauphle-le-château et s’est chargé presque de l’organisation interne. Très vite, Neauphle-le-château était devenu le siège et le foyer de la révolution et attirait l’attention des journalistes des principales agences d’information du monde, des radiotélévisions et des maisons de presse. Les weekends, Neauphle-le-château se remplissait d’iraniens qui étaient pour la plupart des étudiants habitant la France ou venus d’autres pays d’Europe. L’Imam Khomeiny aussi tenait des discours à diverses occasions. Les personnes qui venaient de loin se reposaient dans le jardin de Neauphle-le-château. De l’autre côté du jardin, il y avait une petite cour dans laquelle se trouvaient deux chambres, qui avaient également été louées et jumelées à la résidence de l’Imam et de sa famille.
Les étudiants qui venaient de loin parfois passaient la nuit du dimanche sous la tente avec une couverture. Ils écoutaient le discours de l’Imam, respiraient le même environnement et le même air que l’Imam respirait, se reposaient puis s’en allaient. L’Imam, pendant les prières de midi et de l’après-midi, se dirigeait vers le jardin pour effectuer la prière en assemblée ou en communauté et si nécessité se présentait, il faisait un discours.
Les invités étaient reçus de manière très simple et modeste. Hajj Mahdi Ashraqi, commandait des baguettes, qui étaient livrées par une vannette. Il donnait une moitié de pain avec un œuf et à l’occasion il ajoutait une tomate ou une pomme de terre bouillie.
Les après-midis, il servait aux invités une tasse de thé très pâle avec un ou deux morceaux de sucre. Une fois, deux ou trois de nos compagnons avaient eu de la viande en offrande. Cette viande faisait environ deux à trois kilogrammes. Ceux-ci se sont levés après minuit et avaient cuisiné Gheimé[1]. Le jour suivant, Hajj Ahmad Aqa’ a a dit à Hajj Mahdi : « J’ai appris que la nuit dernière tu avais été victime d’un coup d’État. Qu’ils avaient préparé Gheimé et ont donné à manger un repas chaud à ceux qui étaient présents ! »
Une section du livre Les souvenirs sociopolitiques du Dr. Sadiq Tabataba’ i, vol. 3, p. 35-37. 3ième édition 2013, publié par édition Orouj.
[1] une sauce typiquement iranienne qu’on mange avec du riz.