Les aveux d’un ancien agent du KGB (les services de renseignement de l’URSS) en Iran, Vladimir Kozyechkin, dévoilent de nombreux faits concernant la position des communistes et de l’URSS à l’égard de la révolution islamique d’Iran.
Il écrit :
« Le 14 février, il n’y avait plus de doute sur le renversement total du régime de shah… Quoi qu’il en soit, il nous fallait trouver une marge de manœuvre pour la poursuite de nos activités. Raison pour laquelle nous nous sommes lancés à la recherche des agents et des éléments de liaisons. La situation était très sensible et stratégique, un gouvernement stable et puissant n’avait pas encore été installé dans le pays… Le 14 février, tous les résidents du KGB à Téhéran ont reçu l’ordre de se disperser rapidement dans la ville et d’essayer d’exploiter cette situation de confusion et d’en tirer profit avant qu’un système ne s’installe et ne mette la pression sur nous. Car, il n’y avait plus de doute que notre situation à l’avenir allait se compliquer. Voilà pourquoi, au matin du 14 février, nous avons tous investi la ville et bon nombre parmi nous se sont dirigés vers l’université de Téhéran où se trouvaient les bureaux des organisations Mojahedin et Fadaiyan Khalq… Ma surprise fut grande lorsque j'ai rencontré là-bas un bon nombre de jeunes que je connaissais. Je les avais connus lors de mon premier mandat en Iran, avant ma prise de fonction au KGB, à l’époque où je travaillais encore comme interprète àMoscou. Voyant que la majorité d’entre eux avait un grade au sein des sympathisants des deux organisations Mojahedin et Fadaiyan Khalq, j’ai senti que la situation était à notre guise. Car, pour moi ces jeunes étaient idéals pour recueillir les informations et ils étaient comme des soldats prêts à servir. »
Ailleurs, l’espion soviétique écrit : « Jusqu’à cette date, les résidents du KGB àTéhéran n’avaient aucun lien avec les opposants au régime de shah. » Dans ses propos antérieurs, il a souligné, « Les agents de liaison du KGB en Iran étaient majoritairement les partisans du régime de Shah ». Il est donc clair que ceux que l’espion a qualifiés dans les deux organisations Mojahedin et Fadaiyan Khalq de ‘soldats prêts à servir’ pour le compte de l’Union soviétique, lorsqu’il les arencontrés à l’université de Téhéran parmi les sympathisants des deux organisations et qui étaient ses connaissances de longues dates, étaient en fait des agents du SAVAK qui, après le 11 février, s’étaient infiltré parmi les révolutionnaires afin de poursuivre les objectifs des étrangers. Ce qui est étonnant, est que les aveux ci-dessus et les documents sur l’attachement des groupes antirévolutionnaires aux étrangers et l’histoire des actions d’espionnage de l’un des membres de l’organisation Mojahedin pour le compte de l’ambassade russe, ont été publiés des mois et parfois des années après la victoire de la révolution. Cependant, le guide de la révolution, les jours suivant la victoire, sans se donner aucune peine pour collecter les informations sur les actions dissimulées des étrangers et de leurs agents, a capté grâce à son excellent intuition politique qu’il yavait des agents dans l’ombre qui conspiraient contre la révolution. L’Imam Khomeiny, le 16 février 1979, s’adressant à un groupe de professeurs d’université,déclare ainsi fermement :
« A présent aussi, il y a un groupe -qui fait partie également des étrangers, c’est-à-dire qui sont les ouvriers des étrangers- qui ne peut pas voir du bon œil que nous voulons bâtir un Iran libre et indépendant. Ceux qui sont en train de créer des troubles, ne veulent pas voir l’Iran autonome. Pour eux, l’Iran doit à tout prix dépendre soit de l’URSS, soit des USA. »