S’exprimant devant les journalistes à l’occasion d’une conférence de presse aux côtés de son homologue russe, Vladimir Poutine, à Sotchi, le Président autrichien, Alexander Van der Bellen, a déclaré que lors de leurs entretiens bilatéraux, les deux hommes avaient discuté en détail de la visite du Secrétaire d'Etat américain Mike Pampo en Russie et des dernières évolutions liées aux relations irano-européennes.
Il a également déclaré que l'Autriche a profondément regretté le retrait de l'accord nucléaire avec l'Iran, toujours lors de ses discussions.
S’attardant sur le fait que l’Agence internationale de l’Energie atomique a au moins 13 fois confirmé le plein respect de l'Iran envers ses engagements liés à l'accord nucléaire, le Président autrichien a affirmé que les événements survenus après le retrait US et le retour des sanctions contre l'Iran, ont en effet visé indirectement les entreprises européennes dont autrichiennes. « Ce qui est vraiment déplorable », a-t-il dit.
Alexander Van der Bellen a critiqué la décision des États-Unis de se retirer de l'accord international « sans raisons suffisantes », soulignant que cette décision sapait la confiance dans les accords internationaux.
Le retrait américain de l’accord sur le nucléaire iranien et l’imposition de sanctions contre Téhéran ont suscité une large condamnation, notamment des signataires européens. Mais les annonces diplomatiques de l’UE-3 (France, Allemagne et Royaume-Uni) n’ont convaincu ni la partie iranienne ni les grandes entreprises européennes.
Pour l’Europe, un retrait de l’accord ne signifierait pas uniquement l’abandon d’un gros marché, mais également prendre acte d’un aspect discutable de la stratégie commerciale américaine : l’extraterritorialité de la loi américaine.
Derrière la diplomatie agressive du dollar pratiquée par le trésor, c’est la souveraineté d’autres pays qui est visée.
Les déclarations à l’unisson de la France, de l’Allemagne et du Royaume-Uni dans le sens de leur « engagement continu en faveur du JCPOA », dès le 8 mai — et constamment répétées depuis — doivent être portées à leur crédit. Mais les mesures concrètes pour sauver l’accord restent « trop tardives »., déplore l'Iran.
Irna