Le Mariage de Hadhrat Fatimah (as)

Le Mariage de Hadhrat Fatimah (as)

Les cérémonies exemplaires du mariage de Hadhrat Fatimah (as), la Reine des femmes des mondes et la fille unique du Prince des Prophètes et Envoyés d’Allah, Hadhrat Muhammad (S), avec le Prince des Croyants, Hadhrat Ali (as), furent organisées avec une simplicité telle qu’elles constituent l’idéal pour tous les musulmans de tous les pays et de tous les temps, sans aucune distinction.

Les fiançailles furent marquées au mois de Ramazan de l’an 2 de l’Hégire, mais la célébration de cette alliance matrimoniale et la cérémonie d’adieu n’eurent lieu que deux mois plus tard, au mois de Zilhajj. Le banquet de mariage ou le Walima clôtura la fête.

Hadhrat Ali (as) dut vendre sa cotte de mailles pour se procurer la valeur de la dot qu’il devait offrir à son épouse, la Sainte Fatimah Zahra’ (as). L’Emir des Croyants possédait un sabre, un chameau et une cuirasse. Le Messager de Dieu conseilla à son cousin, et fidèle disciple de vendre cette dernière car le sabre lui étant utile contre les ennemis de l’Islam et le chameau pour arroser la palmeraie ainsi que pour se déplacer. Il serait intéressant de relever au passage que l’Imam ALI (as) ne s’était jamais servi de sa cuirasse dans les batailles, se satisfaisant uniquement de sa blouse.

La grande importance et la véritable gloire de cette union la plus mémorable dans les annales de l’Islam résident dans son attitude humble lorsqu’on sait que ces vénérables personnes forment, avec leurs saints enfants, l’Imam Hassan et l’Imam Houssein (as), les Ahloul Beyt ou Les Gens de La Maison (du Prophète), pour l’amour desquels Allah a créé ce cosmos.

L’Envoyé de Dieu pouvait fêter ce mariage unique et hors pair -il ne verra plus un autre- d’une manière telle qu’il serait exclusif dans l’univers pour tous les temps passés et à venir, cependant il préféra la modestie aux pompes, la satisfaction au gaspillage.

Cette histoire ne nous est pas parvenue simplement pour être racontée. Elle a aussi un message à nous transmettre. Une des interprétations possibles est la suivante: l’Envoyé de Dieu voulut, par ce geste magistral et combien distingué, graver une leçon pour les générations à venir et offrir un bon exemple, notamment aux hommes qui sont à la tête de la communauté, aux notables de Jamat, et, en particulier, aux gens qui roulent sur l’or pour que toutes les couches de la société aient facilement accès au mariage. Il faut éviter les coutumes étrangères qui glissent comme une couleuvre, au nom de l’Islam, à l’intérieur de nos traditions religieuses qui nous dévient du Droit Chemin pour nous mener, par nos actes illicites, sur la voie des mécréants sans qu’on s’en aperçoive.

Le Sceau des Prophètes rassembla, d’autre part, toutes les Dames de sa famille, lors des noces de son unique fille, Hadhrat Sayyada (as), et leur déclara qu’ « aucun péché ne doit être commis à cette occasion parce qu’il a pouvoir d’agir sur les époux. »

Hadhrat Ali et Hadhrat Fatimah (as) sont des personnes pures. Ils forment un couple saint et béni. L’impureté est loin d’eux. Mais, par cette image, l’Envoyé de Dieu tint à démontrer aux enfants des hommes que si le mari est touché par le vice, celui-ci portera ses effets sur la postérité du couple ainsi constitué. Le péché se caractérise donc graveen permanence. Il ne faut jamais le minimiser.

Les prétextes ne manquent pas. Les explications affluent de toutes parts. Que l’occasion soit unique ou multiple, en aucun cas le péché n’est pas permis comme l’infraction dans un pays! C’est plutôt dans de telles occasions où l’homme, d’ordinaire, perd la maîtrise de soi dont la bride est tenue par le maudit Satan qui profite de la situation, que l’Islam demande le plus à ses fidèles de contrôler son Nafs, son « ego » ou son « moi. »  

Les paroles de l’Emir des Croyants à son frère Akil, lorsqu’il émit ses souhaits pour se marier, bien après le décès cruel de son épouse, Hadhrat Siddika Tahira (as), sont très significatives. Hadhrat Ali (as) demanda à ce dernier de lui trouver une descendante d’une famille renommée pour sa bravoure, son héroïsme, sa fidélité et son honnêteté. Ce fidèle Compagnon et disciple de Hadhrat Muhammad (S), le « Wali » d’Allah et sa « Preuve » sur la terre, n’avait-il pas toutes ces qualités, lui que personne n’a pu vaincre dans aucune des batailles de l’Islam ? Mais, par là, l’Imam voulait prouver, comme le Saint Prophète de Dieu auparavant, combien le choix d’une épouse, autant d’un époux, est une chose importante dans la vie de l’homme, qui transmet ses fruits - bons ou mauvais - aux héritiers.

Avant de se séparer de sa fille bien-aimée, Le Messager d’Allah réunit, comme précédemment, les femmes de sa très proche famille et leur demanda de procéder à son habillage et de la présenter devant lui. Hadhrat Sayyada (as) n’avait qu’une seule robe que son père lui avait offerte en cadeau de mariage. Elle s’en vêtit et se dirigea vers l’Auteur de ses jours. Marquée par la chasteté, la pudeur et la décence, elle vacilla sur ses jambes. Son père s’avança donc, la prit dans ses bras et lui fit une invocation: « Ô Seigneur! Garde Fatimah de tituber dans ce monde et dans l’autre ! »

Avait-elle besoin de ce Dou’a, Celle qui est la Reine des femmes des mondes, La Pure, La Sainte et La Vertueuse Fatimah ? Non, pas du tout ! Par cet exemple, le Sceau des Prophètes voulut révéler à chaque père son rôle à l’égard de sa fille.

Ensuite, Hadhrat Muhammad (S) s’assit sur le sol, Hadhrat Fatimah (as) et Hadhrat Ali (as) prirent place de chaque côté de l’Envoyé de Dieu qui se chargea d’enseigner à sa fille chérie. Le Saint Prophète de l’Islam institua un Sounnat (une pratique) pour les générations à venir que l’amour d’un père pour son enfant ne tient pas à lui offrir une prodigieuse pile de biens matériels mais à lui inculquer un lot de conseils et instructions qui l’aideront énormément à mener à bien sa vie, imbibée d’amour, dans la paix et la tranquillité, à l’intérieur de sa nouvelle destinée.
Il s’adressa d’abord à son gendre : « Ô Ali ! Fatimah est la meilleure femme de l’univers que je t’ai offerte. »

Il tourna ensuite vers sa fille et lui déclara : « Ô Fatimah ! Ali est le meilleur homme de l’univers chez qui tu pars. »

Le Messager d’Allah leva ses mains vers le ciel et pria en ces termes : « Ô Seigneur ! Mets l’amitié et l’entraide entre ces deux êtres. »
Il montra auparavant à son gendre la position vénérée de sa fille, puis à celle-ci le rang élevé de son mari. A la fin, il invoqua Dieu pour signifier que seul le Dou’a est le plus important de toutes les choses. Sans la miséricorde et la grâce divines, rien ne sert dans ce monde.

La Princesse des femmes des mondes fut conduite en grande pompe, entourée des filles d’Eve en Hijab (entièrement voilées), Hadhrat Salman Farsi se tenant au-devant, vers son nouveau séjour situé à l’entrée de la Ville que le Saint Prophète eut loué provisoirement pour le nouveau couple. Hadhrat Ali (as) vivait jusqu’à présent sous le même toit que son maître et cousin, Hadhrat Muhammad (S).

Le lendemain, Le Prince des Prophètes vint voir sa fille et lui dit : «Ô Fatimah ! Je t’ai fait marier avec celui dont le rang est, derrière ton père, inégalable dans l’univers. Mais, tu n’y trouveras pas les biens de ce monde que tu voudras chercher. Ô ma fille ! Tu n’exigeras donc pas de ton mari ce dont il ne pourra pas te satisfaire et qui deviendrait, par la suite, un objet de son affliction. »

Le couple béni ne rejoignit sa véritable demeure installée dans le flanc de Masjid an-Nabawi (La Mosquée du Prophète) dont la porte s’ouvrait comme, exceptionnellement, celle du Saint Prophète, à l’intérieur de celle-ci qu’après six jours de noces passés en villégiature.

Enfin, pour clore cette page, un dernier Hadith tiré des enseignements du Messager d’Allah qui nous a déclaré que : « Les parents pécheurs qui ont donné une éducation conforme aux principes de l’Islam à leurs enfants pourront, le Jour de la Rétribution, pénétrer au Paradis par l’intercession de ces derniers qui verront leur demande agréée. »

 

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