Seyyed Ahmad Khomeini : Le gardien méconnu de l'héritage révolutionnaire iranien

Seyyed Ahmad Khomeini : Le gardien méconnu de l'héritage révolutionnaire iranien

Trente ans après sa disparition, Seyyed Ahmad Khomeini demeure une figure énigmatique mais centrale de la Révolution islamique iranienne. Fils fidèle de l'Imam Khomeini et médiateur discret entre les diverses factions politiques, son influence perdure malgré une reconnaissance insuffisante de son héritage intellectuel.

La dernière nuit d'un homme de l'ombre

Le soir du 20 mars 1994 (20 esfand 1373), Seyyed Ahmad Khomeini partage un repas chez M. Rahmani Qouchani. Après le dîner, de bonne humeur, il rentre à Jamaran dans sa modeste Peykan (marque de voiture iranienne). À son arrivée, il propose à son épouse (Mme Tabatabai) de rendre visite au frère de cette dernière.

Lors de cette visite, il s'enquiert avec insistance de la santé d'Asghar, l'employé de maison d'Ayatollah Soltani Tabatabai, alors gravement malade. Comme prémonitoire, il déclare : "Qui sait si nous partirons avant lui ou s'il nous précédera ?"

Après quelques discussions sur la terrasse et une brève visite chez le Dr Sadegh Tabatabai, le couple rentre chez eux. Au petit matin du 21 mars, Mme Tabatabai constate avec effroi que son mari ne s'est pas levé pour la prière et le découvre inanimé, tombé de son lit. Après quatre jours de lutte, le 25 mars 1995, il rejoint finalement son père spirituel dans l'au-delà.

Un héritage intellectuel à redécouvrir

Trente ans après cette disparition tragique, Ahmad Khomeini reste au cœur des débats entre partisans et opposants du régime iranien. Comment expliquer que cette personnalité aux multiples facettes, si influente dans l'avènement et le triomphe de la Révolution islamique, demeure si méconnue ?

Plusieurs raisons peuvent être avancées :

  1. Son rayonnement a été éclipsé par l'immense personnalité de l'Imam Khomeini, dans laquelle il s'est en quelque sorte "dissous".
  2. Sa présentation s'est trop souvent limitée à des aspects biographiques, négligeant la richesse de sa pensée et son influence réelle.

L'article souligne la nécessité de mieux faire connaître Ahmad Khomeini, particulièrement aux jeunes générations. Sa capacité à distinguer entre hostilité, opposition et critique, sa compréhension profonde des idéaux révolutionnaires et sa conviction de la nécessité de préserver les piliers du système en font un modèle d'étude pertinent.

Le médiateur et l'unificateur

Contrairement aux idées reçues, Ahmad Khomeini n'appartenait à aucune faction politique particulière. Comme son père, il transcendait ces affiliations - ce que prouve son soutien indéfectible à l'Ayatollah Khamenei, pourtant associé à la droite politique de l'époque.

L'article évoque notamment son attitude respectueuse envers l'Ayatollah Shariatmadari et l'Ayatollah Montazeri, démontrant sa sagesse et son dévouement à l'Islam, à la révolution et au peuple iranien.

Les commémorations annuelles de sa mort rassemblaient autrefois toutes les tendances politiques, y compris des figures comme Karroubi et Mir Hossein Mousavi. Ces cérémonies, empreintes d'unité et d'harmonie, se sont malheureusement transformées ces dernières années en événements ordinaires et sans envergure.

L'homme au-delà des accusations

Certains l'accusaient d'être trop favorable aux opposants, d'autres de loyauté aveugle envers son père et la révolution, d'autres encore d'ambition personnelle. Mais l'article affirme que Seyyed Ahmad Khomeini était avant tout un homme de conviction - dévoué à l'Islam, à l'Imam, au peuple et à la révolution.

Sa récompense divine ne fut pas terrestre mais se manifesta par trois enfants vertueux et érudits, "source de fierté éternelle pour l'Islam et le chiisme".

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