La victoire de Mamdani à New York : la démocratie reprise à ceux qui l'avaient vendue

La victoire de Mamdani à New York : la démocratie reprise à ceux qui l'avaient vendue

La victoire historique de Zahran Mamdani aux élections municipales de New York n'est pas seulement un bouleversement politique, mais aussi une révolte morale contre un système qui, depuis des années, a mis le pouvoir au service des riches et des lobbies. En le choisissant, les électeurs new-yorkais ont opté pour la sincérité, la justice sociale et le courage de défendre la vérité – notamment concernant Gaza – plutôt que pour l'argent et l'hypocrisie. Ils ont ainsi repris le contrôle de la démocratie à ceux qui l'avaient vendue.

Selon un rapport du service international de Jamejam, Ziyad Moutalla, professeur de droit à la faculté de droit de l'Université Howard, a écrit dans une tribune pour Al Jazeera : La victoire de Zahran Mamdani aux élections municipales de New York représente un rejet moral d'un système politique qui a confondu l'accès au pouvoir avec la vertu et a considéré l'argent comme un critère de mérite. Face à un torrent de dons de milliardaires, aux doutes des médias, à l'islamophobie et à l'hostilité des dirigeants de son propre parti, Mamdani a triomphé. Cette victoire envoie un message clair : l'ancien calcul de la richesse et de l'influence ne garantit plus le pouvoir.

Pendant des décennies, les élites du Parti démocrate se sont cachées derrière un vocabulaire d'empathie tout en servant, en pratique, les intérêts des banquiers et des lobbyistes. La campagne de Mamdani a mis en lumière cette contradiction avec transparence et courage. Il n'a pas parlé de concepts abstraits, mais a posé une question fondamentale : « Qui peut vivre dans cette ville ? » Sa réponse était simple et éthique — construire des logements sociaux, soutenir les locataires, instaurer la garde d'enfants gratuite, les transports publics gratuits, et créer des magasins d'État pour fournir une nourriture abordable et briser le monopole des chaînes privées. Il a promis de forcer les riches à payer leur juste part.

Ce qui a véritablement distingué Mamdani ne fut pas seulement son programme, mais la sincérité avec laquelle il l'a porté : selon lui, le gouvernement doit servir les travailleurs, pas les lobbies. Il a proclamé que cette ville appartient à ses citoyens, pas aux banquiers et aux promoteurs immobiliers.

Son rival, Andrew Cuomo, incarnait précisément le type de politique que les électeurs ont appris à détester. Soutenu par des dirigeants de Wall Street et des investisseurs influents, Cuomo a tenté de utiliser cette course électorale pour redorer son image après les scandales passés. Cependant, la publicité et l'argent de ses soutiens n'ont pu camoufler sa corruption structurelle et celle de son parti.

Le comportement de la direction du Parti démocrate lors des primaires a été tout aussi scandaleux. En pleine connaissance des accusations de harcèlement sexuel qui avaient contraint Cuomo à démissionner de son poste de gouverneur, ils l'ont malgré tout soutenu. Cette attitude a révélé que leur prétendu attachement à l'intégrité était superficiel et conditionnel, leur boussole morale étant alignée sur les intérêts de leurs investisseurs. Leur soutien à Cuomo n'a eu rien à envier à celui des Républicains pour Trump - une politique vide de valeurs, tournant uniquement autour du pouvoir et de la préservation des positions personnelles.

Lors des débats, de nombreux candidats démocrates ont annoncé que leur premier voyage officiel à l'étranger, en cas de victoire, serait en Israël. Mais Mamdani a affirmé avec franchise qu'il se présentait pour être maire de New York, pas pour faire de la politique étrangère, et qu'il n'avait pas l'intention de se rendre en Israël. Cette position sincère a choqué les médias et son parti, mais les électeurs y ont vu une preuve d'authenticité, préférant les principes aux simulacres.

Quand les partisans de Cuomo ont qualifié Mamdani de « socialiste », leur vieille tactique a échoué. Les New-Yorkais ont compris que ce que Trump appelait « communisme » n'était en réalité que cette croyance simple selon laquelle la richesse collective doit servir l'intérêt général.

Il a également été accusé d'antisémitisme pour avoir critiqué le sionisme et condamné les crimes d'Israël à Gaza – une accusation tellement répétée à tort et à travers qu'elle a perdu toute crédibilité morale. Les électeurs l'ont compris et ne s'y sont pas laissé prendre. En rejetant ces accusations, les New-Yorkais ont montré que la clarté morale et la compassion humaine ne sont ni extrêmes ni radicales, mais essentielles.

Cuomo et ses alliés ont eu recours à une islamophobie manifeste, mais la victoire de Mamdani leur a servi de réponse cinglante, démontrant que sa foi, loin d'être une faiblesse, symbolisait la prise de conscience d'une communauté lassée des préjugés.

La dimension éthique de l'élection s'est surtout manifestée à travers la question israélienne. Mamdani a fait ce que peu de politiciens américains osent faire : il a refusé de reconnaître Israël comme un « État juif fondé sur une inégalité permanente », a qualifié ses attaques sur Gaza de génocide et a souligné que la justice ne saurait être sélective. En revanche, Cuomo a déclaré qu'il défendrait Netanyahu si ce dernier était poursuivi pour génocide – une position que les électeurs ont perçue comme un signe d'extrémisme et d'aveuglement moral au service du pouvoir.

La jeune génération d'électeurs, sans craindre les tabous persistants, a vu la vérité. Ils ont vu les images de la destruction de Gaza sans filtre et ne se laissent plus duper par le mythe de la « seule démocratie du Moyen-Orient ». Beaucoup qualifient ouvertement Israël d'« État d'apartheid » et estiment que la compassion envers les Palestiniens ne devrait pas être considérée comme une « trahison politique ».

Le comportement des hauts dirigeants du Parti démocrate dans cette affaire a également témoigné d'un déclin moral. Chuck Schumer a refusé de soutenir Mamdani, et Hakeem Jeffries ne lui a apporté son soutien que lorsque sa victoire était pratiquement acquise. Ces hésitations ont révélé la faiblesse morale d'un leadership toujours prisonnier d'une mentalité de classe capitaliste – où Wall Street dicte la logique économique et le lobby sioniste trace les lignes rouges du discours politique.

La victoire de Mamdani est le point d'orgue d'une rébellion générationnelle. Les jeunes et les forces progressistes en ont assez de se voir dire que « le système, bien qu'imparfait, doit être accepté tel qu'il est ». Ils ont vu leur futur pris en otage par les dettes étudiantes et leurs salaires engloutis par les loyers. Ils ne croient plus au libéralisme symbolique ni au vocabulaire creux des « valeurs communes ». Ils veulent une politique qui dise la vérité et agisse en conséquence – et dans leur désobéissance, une étincelle de renouveau politique est née.

Les élites politiques tenteront peut-être de présenter ce résultat comme une « exception locale » ou une « agitation radicale urbaine », mais la réalité est tout autre. Cette victoire est un réquisitoire historique contre un parti qui a remplacé la conviction morale par des quotas de financement et a vendu la confiance publique au prix d'un accès privilégié. Le message de New York est clair :

Les citoyens de la ville la plus diversifiée des États-Unis, abritant la plus grande communauté juive du pays, ne tolèrent plus la politique de l'hypocrisie et de la soumission. Ils ont démontré que la clarté morale ne doit pas s'incliner face à l'argent et au pouvoir.

En élisant Mamdani, le peuple de New York a repris sa démocratie à ceux qui l'avaient vendue. Il a rappelé à l'Amérique que les principes peuvent triompher du pouvoir, que la conscience peut l'emporter sur le capital, et qu'un parti qui sert Wall Street et craint la vérité ne peut prétendre représenter le peuple.

Si cette victoire ne réveille pas les élites du Parti démocrate de leur sommeil moral, une nouvelle génération le fera à leur place – une génération déterminée à les remplacer.

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