Il faut chercher à savoir que l’expression « la norme est le vote de la nation » et de nombreuses autres expressions allant dans ce sens, avaient été mentionnées en quelles circonstances et répondaient aux propos de quel genre de personnes. C’est seulement dans ce cas qu’on peut percevoir la profondeur de cette phrase et considérer sa prononciation en tant que suivie pratique de l’idée que la norme est le vote de la nation. Rappelons que premièrement tout au long de notre histoire, une pensée a vu le jour qui se manifestait dans le régime précédent sous forme de slogan : « Que ce soit le commandement de Dieu ou celui du shah ! ». Par conséquent, ceux qui avaient été éduqués dans la théorie du « roi est l’ombre de Dieu » considéraient le système fondé sur la République islamique comme un système impérial avec à sa tête un savant religieux au lieu du Shah.
Nos savants traditionnels se divisaient en deux groupes : un groupe apolitique pour qui les sujets politiques comme la démocratie, n’avaient aucune importance et un autre groupe politique, qui était mécontent du système de Shah, dans ce sens que la rhétorique religieuse n’y existait presque pas et le vote populaire y était négligé et le fait que le régime ne considéré pas le vote du peuple comme norme n’avait aucune importance pour eux.
Un autre groupe dans la pensée politique, ont pensé que si le peuple est laissé libre, il serait corrompu et si le leurs voix et leurs votes sont prises en compte, alors le gouvernement sera dérouté et sera à son tour corrompu. Pour ce groupe, le peuple dans les affaires politiques devrait obéir aux savants religieux et devrait faire passer leurs avis avant les leurs.
Les savants ou les clercs comme le regretté Ayatollah Taleghani et le martyr Ayatollah Beheshti qui avaient une connaissance suffisante et approfondie en matière de nouvelles théories politiques et qui les estimaient comme réalisation basée sur l’expérience réussie de l’homme et plus adaptable aux enseignements religieux surtout aux enseignements du Prince des croyants (as) dans le domaine de la gouvernance, étaient peu nombreux. Même certains clercs éclairés et des intellectuels ainsi que bons nombres d’instruits, tous pensaient également que les gens avaient du retard par rapport à la connaissance et à la croissance. Pour eux le vote du peuple ne pouvait pas être considéré comme la norme.
La plupart de petits groupes militants prérévolutionnaires, incluant les musulmans comme certains membres des comités de la coalition et dans le spectre opposé les marxistes, comme le parti Tudeh, les Fadaiyan majoritaires et minoritaire et l’organisation des Mojahedin, estimaient également que la majorité de la population était ignorante et supposait que la norme véritable de toute décision ou désignation était l’avis et le choix de leur leader. Ils estimaient impardonnable toute révélation ou déclaration faites contre leur leader. Dans une telle situation, déclarer que « la norme est le vote de la nation » ne doit pas être considéré comme un simple manifeste politique, mais plutôt comme un effort admirable et louable.
Par conséquent, se référer au référendum dans le choix du système, la désignation de l’Assemblée des experts par le choix du peuple, la révision de la constitution par référendum, et ce dans des conditions difficiles, traduisent tous l’institutionnalisation et la mise en place de cette pensée selon laquelle « la norme est le vote du peuple ».
Les objectifs et les apports de la révolution Islamique