L’histoire du martyre de l’Imam Hussein (as) à Karbala (Irak) ne peut que toucher le cœur des hommes qui disposent d’un esprit humain. Vous retrouverez dans ce qui suit plusieurs commentaires et avis de personnalités non-musulmanes (savants, hommes politiques, etc) sur le martyre des maîtres des martyrs (as).
Edward Gibbon (1737-1794) Considéré comme le plus grand historien anglais de son temps : « Dans une époque et climat lointains, les scènes tragiques de la mort de Hossein vont éveiller la sympathie du plus insensible des lecteurs. »
[The Decline and Fall of the Roman Empire, London, 1911, volume 5, pp. 391-2]
Robert Durey Osborn (1835-1889) Commandant de la Bengal Staff Corps : « Hossein avait un enfant nommé Ali Asghar, qui avait six mois. Il avait accompagné son père dans ce terrible périple. Touché par ses cries, il prit l’enfant dans ses bras et pleura. A cet instant, une flèche provenant du camp hostile perça l’oreille de l’enfant, et décéda dans les bras de son père. Hossein plaça le petit corps à même le sol. ‘A Dieu nous appartenons et à lui nous retournerons!’ a-t-il crié; ‘Ô Maitre, donne-moi la force de supporter ce malheur!’ Exténué de soif et accablé de blessures il combattit avec un courage louable tuant bon nombre de ses ennemis. A la fin il fut attaqué par derrière; et au même moment une lance fut enfoncée dans son dos le faisant s’écrouler sur le sol; au moment où le porteur du coup retira son arme ce fils d’Ali roula sur un cadavre. La tète était séparée du tronc; le tronc fut foulé par les sabots des chevaux; et le jour suivant les femmes et le survivant garçon furent emmené à Koufa. Les corps de Hossein et de ses partisans furent laissés, non enterrés, à l’endroit même où ils sont tombés durant trois jours ils furent abandonnés au soleil, à la rosée de la nuit, aux vautours et aux animaux rodeurs; c’est alors que les habitants des villages voisins, frappés d’horreur de voir le corps du petit-fils du Prophète abandonné avec honte à ces bêtes sauvages, défièrent la colère d’Obaidallah et enterrèrent les corps des martyrs et de leur amis héroïques. »
[Islam Under the Arabs, Delaware, 1976, pp. 126-7]
Simon Ockley (1678-1720) Professeur d’Arabe à l’Université de Cambridge : «Ensuite Hossein monta sur son cheval, et prit le Coran et le posa devant lui, et, allant vers le peuple, les invita à accomplir leur devoir, ajoutant: ‘O Dieu, tu es ma confiance dans toute peine et mon espoir dans toute adversité!’… il leur a ensuite rappelé son statut, la noblesse de sa naissance, la grandeur de son pouvoir, et sa grande descendance et dit: ‘Pensez par vous-même si oui ou non un homme comme moi n’est pas meilleur que vous; Moi qui suis le fils de la fille du Prophète, à coté de qui il n’y a plus d’autre sur la face de la terre. Ali était mon père; Jaafar et Hamza, les chefs des martyres, étaient tous les deux mes oncles; et l’Apôtre de Dieu, paix sur lui, a dit que mon frère et moi sommes les chefs de la jeunesse du Paradis. Si vous me croyiez, ce que je dis est la vérité et par Dieu je n’ai jamais menti depuis mon entendement car Dieu déteste le mensonge. Si vous ne me croyiez pas, demandez aux compagnons de l’apôtre de Dieu (il a cité leurs noms), et ils vous diront la même chose. Laissez-moi retourner à ce que j’ai.’ Ils demandèrent, ‘Qu’est qui te gène dans le fait d’être gouverné pour le maintien de tes rapports.’ Il répondit, ‘A Dieu ne plaise que je mette ma main à la renonciation de mon droit d’une manière servile. Je m’en remets à Dieu au sujet de chaque tyran qui ne croit pas au jour du jugement dernier.' »
[The History of the Saracens, London, 1894, pp. 404-5]
Reynold Alleyne Nicholson (1868-1945) Professeur d’arabe à l’Université de Cambridge : « Husayn (Hussein) tomba, percé par une flèche, et ses braves partisans furent réduits à néant et jusqu’au dernier à ses côtés. La tradition Mohammadienne, qui, à quelques rares exceptions près, était uniformément hostile à la dynastie Umayyad, voit Husayn comme un martyr et Yazid comme un meurtrier. »
[A Literary History of the Arabs, Cambridge, 1930, p. 197]
Peter J. Chelkowski, Professeur des études du Moyen Orient, Université de New York : « Hussein accepta et se mit en route pour La Mecque avec sa famille et son entourage d’environ 70 compagnons. Mais dans la plaine de Kerbela ils sont tombés dans une embuscade tendue par le calife, Yazid. Même si la défaite était certaine, Hussein refusa le serment d’allégeance à Yazid. Encerclé par une grande force ennemie, Hussein et ses compagnons résistèrent dix jours sans eau dans le brulant désert de Kerbela. Finalement Hussein, les adultes et quelques enfants males de sa famille et ceux de ses compagnons furent coupés en morceau par les flèches et les épées de l’armée de Yazid; les femmes et les enfants restant furent pris en captivité par Yazid à Damas. Le célèbre historien Abu Reyhan al-Biruni déclara; » Ensuite le feu a été mis à leur camp et les corps ont été foulés par les sabots des chevaux; personne dans l’histoire de l’humanité n’a vu ce genre d’atrocités. »
[Ta’ziyeh: Ritual and Drama in Iran, New York, 1979, p. 2]
Sir William Muir (1819-1905) homme d’Etat et intellectuel écossais, il a tenu le poste de secrétaire aux affaires étrangères auprès du gouvernement indien et aussi lieutenant-gouverneur des provinces du Nord-Ouest : « La tragédie de Karbala n’a pas seulement scindé le sort du califat mais aussi celui des royaumes longtemps après que le califat ait décliné et disparu.»
[Annals of the Early Caliphate, London, 1883, pp. 441-2]
Ignaz Goldziher (1850-1921) célèbre orientaliste Hongrois : « Depuis le jour noir de Karbala, l’histoire de cette famille n’a été faite que de longues séries de souffrances et persécutions. Elles sont racontées en prose et poésie, dans une littérature richement cultivée par la “martyrologie”, une spécialité Shiite, et forme le thème des rassemblements shiites le premier tiers du mois de Muharram, où le dixième jour (‘ashura) est reconnu comme la date anniversaire de la tragédie de Karbala. Les scènes de cette tragédie sont aussi présentées le jour de cette commémoration sous forme théâtrale (ta’ziya). « Nos jours de fêtes sont des assemblées de deuil » conclut un poème écrit par un prince de la tradition Shiite rappelant les nombreux mihan de la famille du Prophète. Pleurs et lamentations sur les maux et les persécutions subies par la famille d’Ali et le deuil des martyrs : ce sont les choses sur lesquelles les partisans fidèles à la cause ne peuvent cesser de se rappeler. ‘Plus émouvant que les larmes des shiites est même devenu un proverbe arabe. »
[Introduction to Islamic Theology and Law, Princeton, 1981, p. 179]
Edward G. Brown, Professeur d’arabe et des études orientales à l’Université de Cambridge : « … le rappel de cette terre de Kerbela souillée par le sang, où le petit fils de l’Apôtre de Dieu tomba, torturé par la soif et entouré par les cadavres de ses compagnons assassinés, a été de tout temps suffisant pour évoquer même par le moins enthousiaste et le plus négligent, la profonde émotion, la douleur frénétique et l’exaltation de l’esprit avant la douleur, le danger et la mort ont été réduits à des bagatelles. »
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