A l'occasion de l'anniversaire de la naissance du Prince des Croyants, l'Imam 'Ali ibn Abû Tâlib (as), qui a lieu en ce mardi 13 Rajab, nous aimerions mettre en évidence son identité par rapport à son origine, sa naissance, son éducation, ses surnoms, et son rôle dans le rétablissement des enseignements de l'Islam à la suite de son arrivée au Khilâfah.
Son origine :
Le Commandeur des Croyants, 'Alî ibn d'Abû Tâlib (as), Ibn 'Abdul-Muttalib, Ibn Hâchim, Ibn 'Abd-Manâf, Ibn Quçay, Ibn Kelab, Ibn Morrah, Ibn Ka'b, Ibn Lu'ay, Ibn Ghâlib, Ibn Fihr (Quraych), Ibn Mâlik, Ibn Nazâr, Ibn Kinânah, Ibn Khazima, Ibn Modrika, Ibn Ilyâs, Ibn Modhar, Ibn Nazâr, Ibn Ma'd, Ibn Adnân, un descendant d'Ismâ'îl (as), fils béni d'Ibrâhîm (as). (Pour rappel : Les Hâchimites sont connus comme les véritables Isma'îlites, étant la descendance de Kinânah qui fut le 7è descendant en ligne directe de 'Adnân, lequel est un descendant d'Ismâ'îl, le fils du grand Prophète Ibrâhîm)
Sa naissance :
À la suite du décès précoce -dès leur enfance- des deux fils du Prophète (P), Qaçîm (P) et 'Abdallah (P), Fatimâ Bint Assad (ra) qui portait alors l'Imam dans son ventre s'était promis de confier en signe de compassion son futur enfant à Muhammad (P).
Le vendredi 13 Rajab (de l'an 30 de l'Éléphant), 12 ans avant le début de la Mission du Prophète Mohammad (P), Abû Tâlib, constatant l'intensification des douleurs de l'accouchement de son épouse, Fâtimah Bint Asad, l'amena à la Sainte Ka'bah, il la déposa à l'intérieur, l'y fit s'asseoir et partit. Fâtimah Bint Assad leva alors ses mains vers le ciel et implora : « Mon Dieu! Je crois en Toi et en tous Tes Livres et Messagers. Je crois aussi aux paroles de mon aïeul, Ibrâhîm al-Khalîl et en le fait qu'il a construit la Maison Ancienne (al-Bayt al-'Atîq). Je T'adjure donc, par celui qui a construit cette Maison et par l'enfant que je porte dans mon ventre, de faciliter mon accouchement »
Une heure plus tard, elle mit au monde un garçon. C'était le premier enfant et le dernier à naître dans la Maison d'Allah. Et c'est là un signe évident de la place particulière et du privilège unique que le Ciel accorda à cet être prédestiné qui jouera un rôle prépondérant, sous la direction et aux côtés du Saint Prophète, dans le cheminement du Message de l'Islam.
Les jours s'écoulèrent et 'Alî grandissait, entouré des soins, de l'affection et de la tendresse de ses parents et de son cousin Mohammad (P) qui passait souvent dans la maison de son oncle, où il avait passé son enfance et sa jeunesse et où il se sentait maintenant très attaché à cet enfant béni qui la remplissait de joie.
Six ans après la naissance bénie de l'Imâm 'Alî, les Quraych connurent une crise économique aiguë dont l'impact sur Abû Tâlib était particulièrement dur, en raison de sa famille nombreuse et de sa position sociale à la Mecque, qui faisait de sa maison un refuge pour tous les nécessiteux.
Le Noble Mohammad (P) répugnait à voir son oncle, son éducateur et protecteur et le doyen de la tribu tomber en proie à cette situation insupportable. Il se rendit chez son autre oncle, al-'Abbâs Ibn 'Abdul-Muttalib, alors le plus riche des Bani Hâchim, et lui dit : « Oncle ! Comme tu le sais, ton frère, Abû Tâlib a une famille nombreuse et tu connais la crise économique qui sévit ! Que dirais-tu si nous allions chez lui pour alléger sa charge en nous occupant chacun d'un de ses fils ? ».
Al-'Abbâs souscrivit à la proposition de son neveu, et ils se rendirent chez Abû Tâlib, lui firent part de leurs soucis et lui suggérèrent de le décharger de deux de ses fils, 'Alî (p) et Ja'far. Abû Tâlib acquiesça. Al-'Abbâs amena Ja'far et le Noble Mohammad (P) se chargea de 'Alî (p), âgé alors de six ans.
Dès lors, 'Alî (p) grandira dans la maison du Message et dans le giron du Messager d'Allah qui le traitera comme un fils ou comme un petit frère, le façonnera à son image et lui inculquera la morale prophétique.
Écoutons ce que l'Imâm 'Alî (p) dira lui-même de l'éducation et des soins qu'il avait reçus :
« Vous connaissez ma proche parenté avec le Messager d'Allah (P) et ma position particulière auprès de lui. Il m'a mis dans son giron alors que j'étais tout petit. Il m'étreignait sur sa poitrine, il m'entourait dans son lit, il me faisait toucher son corps et sentir son parfum. Il mâchait les aliments pour les remettre par la suite dans ma bouche. Il ne m'a jamais entendu mentir ni ne m'a jamais vu commettre une faute dans une action ».
Et l'Imâm 'Alî (p) de poursuivre :
« Allah le faisait escorter, depuis qu'il avait été sevré, du plus grand de Ses Anges, pour lui faire emprunter la Voie des noblesses et de la haute morale, jour et nuit. Et moi, je le suivais comme un chamelon suit sa mère. Il m'apprenait alors chaque jour un aspect de ses nobles mœurs et m'ordonnait de suivre son modèle ».
Et d'ajouter :
« Chaque année, il se retirait dans la grotte de Harâ' où j'étais la seule personne à le voir. À cette époque, une maison ne réunissait dans l'Islam que le Messager d'Allah (P), Khadîjah et moi, leur troisième. J'y voyais la lumière de la Révélation et du Message et j'exhalais le vent de la Prophétie... ».
Al-Hakîm Nissâbuî a dit : « Selon l'unanimité des récits, Fatima Bint Assad accoucha de 'Alî Ibn Abû Tâlib (as) dans l'enceinte de la Ka'ba. Et lorsque Fatima sortit de la Ka'ba, quelqu'un alla chez Abû Tâlib pour l'informer ; ensuite lui et sa famille se hâtèrent, y compris le Prophète (sawas), et il le mit dans son giron jusqu'à la maison de Abû Tâlib, et ce dernier le prénomma 'Alî.»
L'Imam Ali (P) est né d'un père et d'une mère tous deux Hachimites.
Son éducation :
L'Imam 'Alî a grandi sous le toit du Prophète (as) pour des raisons socio-économiques selon les historiens : à l'époque, une crise généralisée s'abattit sur la Mecque, et Abû Tâlib n'avait pas suffisamment de ressources financières pour prendre en charge aisément sa grande famille ; alors le Prophète (sawas) proposa à son oncle Abbas que chacun d'eux prennent en charge l'un des fils de Abû Tâlib, et Abbas étant riche, il accepta. Alors le Prophète prit l'Imam 'Alî (as), et Abbas s'occupa de Ja'far. L'Imam 'Alî (as) a donc assisté alors qu'il était enfant à la descente de la révélation sur Muhammad (P). Dès les premiers jours de la naissance de l'Appel islamique, il s'y est converti. Il a pleinement vécu les principaux événements de l'histoire de la naissance de cet Appel et a participé à sa formation aussi bien du vivant du Prophète (P) qu'après son décès. La période pendant laquelle l'Imâm 'Alî a vécu, constitue la pierre fondamentale de l'histoire islamique, car le prolongement de celle-ci est fondé sur elle.
Ses surnoms, Épithètes et Titres :
Épithètes : Abu l-Hassan, Abu al-Hussayn, Abu al-Sibtayn, Abu al-Rayhanatayn, Abu Turâb, et Abou al-A'imma.
Titres : Amir al-Mu'minin (le commandeur des croyants), Ya'sub al-Din wa al-Muslimin, Mubir al-Shirk wa al-polythéistes, Qatil al-Nakithin wa al-Qasitin wa al-Mariqin, Mawla al-Mu'minin, Shabih Harun, Haydar al-Murtada, Nafs al-Rasul, Akh al-Rasul, Zawj al-Batoul, Sayf Allah al-Maslul, Amir al-Barara, Qatil al-Fajara, Qasim al-Jannat wa al-Nar, Sahib al-Liwa', Sayyid al-Arab, Kashshaf al-Kurab, al-Saddiq al-Akbar, Dhu l-Qarnayn, al-Hadi al-Faruq, al-Da'i, al- Shahid, Bab al-Madina al-Batin, Wali, Wasi, Qadi Din Rasul Allah, Munjiz Wa'dah, al-Naba 'al-Azim, al-Sirat al-Mustaqim, et al-Anza.
L'Imam Ali (as) avait beaucoup de surnoms, dont Abu Al-Hassan et Abu Al-Hussein. Et du vivant du Prophète (as), Al-Hussein (as) l'appelait Abu Al-Hassan, et Al-Hassan (as) l'appelait Abu Al-Hussein, et Al-Hassan et Al-Hussein appelaient le Prophète (sawas) Abu Al-Hassanayn. Puis après la mort du Prophète (sawas), ils appelèrent leur père ainsi.
Lorsque l'Imam 'Ali (P) triompha de ses ennemis à la bataille de Khaybar et fut chaleureusement accueilli par le Prophète (P), ce dernier encouragea ses adeptes qui avaient échoué tout en citant en exemple l'Imam 'Ali (P) à qui il donna le surnom de « Assadullâh » (Le Lion de Dieu).
Il fut également surnommé Abu Turâb par le Prophète (sawas), ce qui signifie littéralement le père de la poussière :
Voici quelques hadiths, expliquant pourquoi l'Imam Ali (a) a été surnommé Abu Turâb :
'Abaya b. Rib'i demanda à 'Abd Allah ibn Abbas : Pourquoi le Prophète (sawas) a-t-il donné le titre Abu Turâb à 'Alî (as) ? Il a répondu : « Parce qu'il ('Alî (as)) est le propriétaire de la Terre et le représentant de Dieu parmi les hommes. La permanence et le calme de la terre est liée à sa présence, j'ai entendu le Prophète (sawas) dire : Dans la vie future , le non-croyant voit la position et la récompense des disciples de 'Alî et dit : ‘Je voudrais être de la poussière’ (donc j'ai racontai au père de la poussière ( 'Alî (a)) et j'ai été l' un de ses chiites) et c'est ce que l'on peut lire dans le Coran ; et l'infidèle dira : « Je voudrais être la poussière »(78/40).»
Katwari [2] dit : La première personne surnommée « Abu Turab 'était 'Alî ibn Abi Talib (as). Lorsque le Prophète (sawas) l'a vu sur le sol et a vu la poussière sur ses vêtements et son corps, il lui a dit doucement et gentiment : ‘Lève-toi, O 'Abu Turab' ! Et 'Alî ibn Abi Talib (as) a particulièrement aimé ce titre. Après cet incident, et à cause du Prophète (sawas), il est devenu une caractéristique particulière pour lui, parce que la poussière (terre) lui a dit les nouvelles du passé et de l'avenir pour le jour de la Résurrection ».
Dans un autre hadith , il est dit : Au milieu du mois de Joumada l-Ula 2 AH (Novembre 623), le Prophète (sawas) et un groupe de ses compagnons quittèrent Médine à la recherche de la caravane de Quraysh dirigée par Abu Sufyan. Ils ont atteint un endroit appelé 'Ashira mais ils n'ont pas trouvé la caravane. Au cours de leur séjour à 'Ashira, le Prophète (sawas) a regardé 'Alî (as) et Ammar pendant qu'ils dormaient sur le sol et il y avait de la poussière sur le visage et la tête de 'Alî (as). Le Prophète (sawas) les a réveillés doucement et gentiment et il a dit à 'Alî (as) : O 'Abu Turâb, lève-toi, ne veux-tu pas que je te dise qui sont les personnes les plus vicieuses de la terre ? L'un d'entre eux est Ihmir (Qadar b. Salif) qui a tué la chamelle du Prophète Salih, et l'autre est celui qui te frappera sur la tête avec une épée et teindra la barbe avec ton sang.
Evidemment les Omeyyades ont utilisé ce surnom de manière péjorative car ils n'y comprenaient rien ou voulaient carrément en détourner le sens pour tromper les gens en prétendant que le Prophète (sawas) aurait insulté celui (as) dont il disait, entre autres : Qui m’obéit, obéit à Allah, qui me désobéit, désobéit à Allah, et qui obéit à 'Alî m'obéit et désobéit à 'Alî me désobéit. Il disait également : Qui m'abandonne abandonne Allah, et qui abandonne 'Alî m'abandonne. Et encore : ô 'Alî, tu es le maître dans ce monde et le maître dans l'Au-delà, celui qui t'aime m'aime, celui qui m'aime aime Allah, ton ennemi est le mien et mon ennemi est celui d'Allah, malheur à celui qui te détestera après ma mort. Et aussi : Qui insulte 'Alî m'insulte, qui m'insulte insulte Allah. Et : Qui fait du tort à 'Alî m'en fait à moi, qui m'en fait en fait à Allah. Et : Qui aime 'Alî m'aime et qui déteste 'Alî me déteste. Et : Ne t'aime, ô 'Alî, que le croyant, ne te déteste que l'hypocrite. Ou encore : ô Allah, aime celui qui lui remet le commandement, soit l'ennemi de son ennemi, soutiens qui le soutient et abandonne qui l'abandonne.
Les califes omeyyades ont donc ordonné que chaque crieur dans une ville musulmane devait maudire 'Alî (as).
Il a été rapporté qu'une personne est venue dire à Sahl ibn Sa`d : Le gouverneur de Médine prévoit de vous forcer à maudire 'Alî (as) publiquement en chaire. Il dit : Et comment devrais-je le maudire ? L'autre répondit : « En l'appelant Abu Turâb. Sahl a dit : « Par Dieu ! Le Prophète (sawas) lui a donné ce titre ... par Dieu, Abu Turâb était le meilleur nom (titre) de 'Alî ».
Il y a des Signes pour les gens qui réfléchissent !
Son rôle dans le rétablissement des enseignements de l’Islam durant son Imâmat :
L'Imâmat du Commandeur des Croyants, après la disparition du Messager d'Allah (P) dura 30 ans. Pendant les premiers vingt-quatre ans et demi de son Imâmat, étant écarté du pouvoir et du Califat, il ne put faire appliquer les stipulations de la Charia telles qu'il les avait apprises sous la direction du Prophète, et pendant les cinq ans et demi restants, où il prit les rênes du Pouvoir, il était contraint de combattre sans discontinuer les hypocrites, les renégats, les apostats, les traîtres et les déviationnistes. Il se trouvait donc dans une situation assez semblable à celle du Messager d'Allah, qui, pendant les premières treize années de sa Mission, étant persécuté, encerclé, et pourchassé sans relâche par les polythéistes, n'avait pas pu faire prévaloir les dispositions de la Loi islamique, et pendant les dix années restantes, où il avait émigré à Médine, il devait lutter acharnement contre les mécréants et faire face aux complots des hypocrites.
Son arrivée au Khilafah coïncida avec l’expansion de l’Islam, de l’Est à partir de l’Iran en Ouest jusqu'à l’Égypte. Et depuis le premier temps de son Khilafah, il annonça qu’il appliquerait les principes de l’Islam, et établirait la justice et l’égalité pour tous, sans discrimination ni préférence. En fait sa vision du pouvoir est qu'il est un moyen de servir le peuple et non pas de se servir du peuple. Ce qui fait que sa gouvernance cristallise le symbole de la justice le plus parfait dans l’histoire de l’Humanité après celle du Prophète (sawas).
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