Un représentant de l'Élysée est venu voir l'Imam, accompagné d'un homme qui était le représentant direct de Carter, porteur d'un message. Le message était le suivant : 'Bakhtiar est des nôtres, c'est nous qui l'avons placé et vous devez le suivre, sinon nous vous détruirons.' Bien sûr, la menace de destruction était formulée de manière allusive. Il parlait de façon si agressive que le représentant de Giscard d'Estaing s'excusait continuellement, disant : 'Cela ne nous concerne pas, Son Éminence l'Ayatollah est notre invité.'
Le représentant de Carter a répété : 'Ce n'est pas une plaisanterie. Nous avons mis Bakhtiar en place et si vous vous opposez à lui, vous jouez avec votre vie.'
Après avoir écouté ces propos, l'Imam fit une courte pause et répondit : 'Dites à Carter qu'on m'a beaucoup interrogé sur ce qu'il fallait faire des Américains qui sont en Iran, mais je n'ai encore donné aucune directive. J'espère que les choses n'en arriveront pas au point où je devrai émettre ma fatwa les concernant.' Puis l'Imam se leva et partit, laissant les représentants de Carter et de Giscard d'Estaing, qui pensaient avoir une longue discussion avec l'Imam, complètement déconcertés."
Source : Feu Hadj Seyyed Ahmad Khomeini, "Réflexions sur la vie de l'Imam", vol. 4, p. 208